Publié le 17 mai 2024

Contrairement à l’idée reçue, un jardin québécois n’est pas qu’une simple collection de plantes. C’est un document historique vivant, un miroir des aspirations sociales et des contraintes d’une époque. En apprenant à lire les « indices verts » — de la présence d’un potager à la perfection d’une pelouse — on décode des chapitres entiers de notre histoire culturelle, révélant comment l’identité québécoise s’est façonnée, un aménagement à la fois.

Observez les jardins qui vous entourent. Une clôture de bois brut, des pivoines opulentes près d’une maison de rang, une pelouse impeccable devant un bungalow… Ces éléments, que l’on croit souvent n’être que des choix esthétiques personnels, sont en réalité des indices. Ce sont les traces laissées par des générations de Québécois, des fragments de notre histoire collective qui se lisent à ciel ouvert. Beaucoup pensent que l’aménagement paysager se résume à une question de goût ou aux conseils des centres de jardin. On se concentre sur les plantes à la mode, les matériaux modernes, en oubliant que chaque style de propriété, chaque région, possède son propre ADN paysager.

Mais si la clé d’un aménagement harmonieux et authentique ne résidait pas dans les tendances actuelles, mais dans la compréhension de cet héritage ? Si votre terrain portait déjà en lui les germes de son propre style, dicté par l’histoire de ceux qui y ont vécu avant vous ? Cet article vous propose de devenir un ethnologue du paysage. Nous n’allons pas seulement lister des plantes ; nous allons apprendre à lire les jardins comme des textes. En analysant la signature paysagère de chaque grande époque, de la Nouvelle-France à la banlieue moderne, vous découvrirez comment chaque choix d’aménagement racontait une histoire de statut social, de résilience ou d’aspiration.

En parcourant cet héritage, vous obtiendrez les clés pour concevoir un jardin qui ne soit pas seulement beau, mais aussi juste : un espace qui dialogue avec l’histoire de votre lieu et révèle l’âme de votre propriété. Vous apprendrez à identifier les traditions qui ont façonné nos paysages et à vous en inspirer pour créer un aménagement unique et profondément québécois.

Cet article vous guidera à travers les différentes strates de notre histoire horticole. En explorant les styles et les motivations de chaque période, vous assemblerez les pièces d’un fascinant casse-tête culturel qui prend racine juste sous vos pieds.

L’esthétique de la maison de rang : recréez le charme simple du jardin de nos grands-mères

Le jardin de la maison de rang, souvent idéalisé comme le « jardin de grand-mère », est la première expression d’un aménagement où l’ornemental commence à côtoyer l’utilitaire sans le remplacer. Ici, l’ADN paysager est dicté par la simplicité, la robustesse et une générosité sans prétention. Ce n’est pas un jardin planifié par un architecte, mais façonné par les échanges de boutures par-dessus la clôture, par les traditions familiales et par une connaissance intime des plantes qui « fonctionnent » sans demander un soin constant. Les lilas, les pivoines, les rudbeckies et les hydrangées ne sont pas choisis pour leur rareté, mais pour leur fiabilité et leur capacité à revenir, année après année, comme des membres de la famille.

La structure même de ce jardin est un indice social. Souvent délimité par une simple clôture de bois ou une haie de cèdres, il ne cherche pas à impressionner, mais à accueillir. La façade de la maison est le point focal, encadrée de vivaces colorées. Le potager, bien que toujours présent et essentiel, n’est plus la seule vedette ; il partage l’espace avec les fleurs à couper qui viendront embellir la table de la cuisine. C’est un paysage de l’autosuffisance heureuse, où le beau n’est pas un luxe, mais une extension naturelle du nécessaire. Les plates-bandes sont denses, foisonnantes, parfois un peu chaotiques, reflétant une vie de labeur où le temps pour un entretien méticuleux est limité.

Gros plan sur des pivoines roses et un lilas mauve dans un jardin de campagne québécois

Recréer ce charme aujourd’hui ne consiste pas à copier une liste de plantes, mais à retrouver cet esprit. Il s’agit de privilégier les variétés rustiques et locales, de laisser une certaine liberté à la nature, et de concevoir le jardin comme un lieu de vie et de partage plutôt que comme une simple vitrine. Ce style nous rappelle qu’un jardin peut être profondément touchant par sa sincérité et son histoire, bien plus que par une perfection calculée.

Quand la bourgeoisie de Montréal rêvait de campagne anglaise : l’héritage du jardin romantique

À la fin du 19e siècle, un changement radical s’opère dans les quartiers aisés de Montréal, comme le Mille Carré Doré. L’influence britannique est à son apogée, et avec elle, un nouveau modèle paysager : le jardin romantique à l’anglaise. Fini le potager à l’avant-plan ; le jardin devient un théâtre, une mise en scène de la nature idéalisée et un puissant symbole de statut social. L’objectif n’est plus de nourrir, mais de démontrer sa culture, sa richesse et sa maîtrise du monde. On ne cultive plus la terre, on la sculpte pour créer des paysages pittoresques, avec des pelouses ondulantes, des sentiers sinueux et des bosquets d’arbres savamment disposés pour créer des perspectives et des points de vue.

Cet ADN paysager est celui de l’artifice qui imite le naturel. On importe des essences exotiques pour montrer son ouverture sur le monde, tout en les mélangeant à des espèces locales pour créer une composition harmonieuse. L’ambition de ces projets était immense, comme en témoigne encore aujourd’hui le patrimoine de certains grands parcs. Par exemple, une analyse des grands domaines historiques montre une complexité botanique impressionnante, avec parfois plus de 130 essences d’arbres différentes inventoriées, témoignant d’une véritable passion pour la collection horticole. Cette sophistication se reflète dans l’évolution des styles, passant d’une imitation stricte du modèle victorien à une adaptation plus québécoise.

Le tableau suivant illustre comment ce style a évolué, influencé par les parcs publics qui ont démocratisé cette esthétique.

Évolution du jardin romantique au Québec
Époque Style dominant Caractéristiques
1850-1900 Jardin anglais victorien Pelouses ondulantes, bosquets d’arbres locaux
1900-1950 Adaptation québécoise Mélange d’essences locales (érables, chênes) et importées
1950-2000 Démocratisation Influence des parcs publics comme le Mont-Royal

L’héritage de cette période est visible dans nos grands parcs urbains et dans la structure de certains jardins de demeures anciennes. Il nous rappelle qu’un jardin peut être une œuvre d’art, un espace de contemplation et une affirmation culturelle forte, où chaque arbre et chaque sentier participent à un récit plus vaste que la simple botanique.

Le rêve américain en banlieue de Montréal : l’histoire du jardin de bungalow

Après la Seconde Guerre mondiale, l’expansion des banlieues transforme radicalement le paysage québécois et, avec lui, son jardin. Le bungalow, symbole de l’accès à la propriété pour la classe moyenne, amène avec lui une nouvelle signature paysagère, fortement influencée par le modèle américain. L’élément central, non négociable, devient la pelouse de façade. Ce tapis vert, uniforme et impeccablement entretenu, n’est plus un espace de production ni même de contemplation romantique ; il devient un puissant marqueur de conformité sociale et de réussite. Avoir une belle pelouse, c’est montrer qu’on a du temps libre, qu’on adhère aux valeurs de la communauté et qu’on a les moyens de consacrer des ressources (temps, eau, argent) à un espace purement esthétique et non productif.

L’ADN de ce jardin de banlieue est celui de l’ordre et de l’uniformité. Les haies de thuyas, taillées au carré, délimitent la propriété privée tout en créant un paysage répétitif de rue en rue. Les plates-bandes sont minimalistes, souvent composées de quelques conifères nains, d’arbustes à fleurs comme les spirées, et de quelques annuelles colorées près de la porte d’entrée. C’est un jardin qui valorise la propreté et le contrôle de la nature. La « mauvaise herbe » devient l’ennemi public numéro un, et le pissenlit, autrefois toléré, est désormais traqué. Ce modèle reflète une société qui aspire à la stabilité, à la modernité et à une forme de perfection domestique accessible.

Vue aérienne minimaliste d'une banlieue québécoise avec pelouses uniformes et bungalows

Aujourd’hui, ce modèle est souvent critiqué pour son manque de biodiversité et sa forte consommation de ressources. Cependant, le comprendre, c’est comprendre les aspirations d’une génération entière qui voyait dans ce petit lopin de terre et sa pelouse verte la concrétisation du rêve d’une vie meilleure. C’est un indice clé de la transition d’une société rurale et collective vers une société de consommation et individuelle, où l’apparence du foyer devient une extension de l’identité personnelle.

Quand le potager était un acte de résilience : la riche histoire des jardins communautaires

Si le jardin de banlieue raconte l’individualisme, le jardin communautaire narre une tout autre histoire : celle de la solidarité, de la résilience et du besoin de retisser des liens. Bien que les potagers collectifs existent depuis longtemps, leur forme moderne à Montréal naît d’une crise. Le premier jardin communautaire officiel voit le jour en 1975, suite aux incendies dévastateurs du « week-end rouge » de 1974 qui avaient ravagé le quartier Centre-Sud. Face à ces terrains vagues et à une communauté ébranlée, Pierre Bourque, alors au Jardin botanique, a été mandaté pour créer un projet qui allait bien au-delà de la simple production de légumes. L’objectif était de réapproprier l’espace, de créer du beau et, surtout, de permettre aux gens de se retrouver.

L’ADN de ce type de jardin est profondément social. C’est un microcosme où se côtoient des personnes de tous âges et de toutes origines, unies par le désir de mettre les mains à la terre. Comme le disait une pionnière en 1993, « On voulait sortir de nos maisons et on voulait parler à du monde ». Cette fonction de lien social est encore plus cruciale aujourd’hui, dans des milieux urbains denses. L’engouement est tel que la demande dépasse largement l’offre. Selon Maja Vodanovic, responsable à la Ville de Montréal, l’attente pour obtenir une parcelle peut être immense :

Les personnes inscrites sur les listes d’attente pour un jardinet peuvent parfois atteindre sept ans dans certains arrondissements.

– Maja Vodanovic, Ville de Montréal

Cette popularité a poussé les municipalités à investir massivement. La Ville de Montréal poursuit son engagement avec un investissement de 1,7 million de dollars en 2024 pour 21 nouveaux projets. Ces jardins ne sont plus seulement des potagers ; ils sont des outils de sécurité alimentaire, des îlots de biodiversité, des lieux d’éducation populaire et des remparts contre l’isolement. Ils sont la preuve vivante que le jardinage, lorsqu’il est partagé, devient un puissant acte de résilience communautaire.

Sommes-nous en train de créer la tradition paysagère du 21e siècle ?

Après avoir exploré les jardins du passé, une question se pose : quelle signature paysagère laisserons-nous aux générations futures ? Le 21e siècle semble être une période de synthèse et d’innovation, où les préoccupations écologiques, le désir de communauté et les nouvelles technologies façonnent un nouvel ADN paysager. Nous assistons à une remise en question du modèle de la pelouse stérile et à une réappropriation créative de chaque mètre carré disponible en ville. Le jardinage n’est plus confiné au sol ; il grimpe sur les murs, s’installe sur les toits et s’infiltre dans les moindres recoins de la cité.

Le mouvement de l’agriculture urbaine, par exemple, explose. À Montréal, il mobilise actuellement plus de 12 000 jardiniers actifs dans 95 jardins communautaires, mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Une multitude d’initiatives dessinent les contours de ce que pourrait être le jardin de demain. Ce nouveau paysage est multifonctionnel : il est à la fois productif, écologique, social et esthétique. On ne choisit plus entre un potager et un jardin de fleurs ; on les intègre. On ne voit plus la nature comme une chose à contrôler, mais comme un processus à accompagner.

Les nouvelles tendances qui émergent sont autant d’indices de cette transformation :

  • Intégration de jardins collectifs : Des potagers apparaissent dans les cours d’universités, sur les terrains d’hôpitaux et même dans des entreprises, liant le jardinage au bien-être et à l’éducation.
  • Microforêts urbaines : La méthode Miyawaki, qui consiste à planter des forêts denses et indigènes sur de petites surfaces, gagne en popularité pour créer rapidement des îlots de fraîcheur et de biodiversité.
  • Ruelles vertes : Des citoyens se regroupent pour transformer les corridors de béton derrière leurs maisons en oasis de verdure, renforçant la cohésion de voisinage.
  • Jardins verticaux : Les toits végétalisés et les murs de plantes ne sont plus des gadgets, mais des stratégies reconnues pour l’isolation des bâtiments et la gestion des eaux de pluie.

Cette nouvelle tradition, encore en gestation, est peut-être la plus complexe et la plus riche de toutes. Elle est le reflet d’une société qui cherche à réconcilier l’urbain et le naturel, l’individuel et le collectif, la technologie et la terre. C’est une archéologie horticole en temps réel que nous avons la chance d’observer.

Un voyage dans le temps : concevoir un jardin inspiré de la Nouvelle-France

Pour comprendre l’origine de notre ADN paysager, il faut remonter aux tout débuts de la colonie. Le jardin de la Nouvelle-France n’a rien à voir avec l’esthétique ; il est une question de survie. C’est un espace purement utilitaire, dicté par les besoins immédiats de la famille. On y cultive ce qui nourrit, ce qui soigne et ce qui se conserve pour passer les longs hivers. La structure est simple, souvent en carrés surélevés pour faciliter le travail et améliorer le drainage. La fameuse technique des « trois sœurs », héritée des peuples autochtones, est au cœur de ce jardin : le maïs sert de tuteur aux haricots, qui fixent l’azote dans le sol, tandis que la courge, avec ses larges feuilles, couvre la terre, conserve l’humidité et limite les mauvaises herbes.

À côté de ces cultures vivrières, une place importante est accordée aux « simples », les plantes médicinales. La connaissance des herbes est vitale quand le médecin est loin. On y trouve de la menthe, de la mélisse, de la camomille, du thym… Chaque plante a une fonction précise. L’ornemental est quasi absent, sauf peut-être pour quelques fleurs robustes qui ont aussi un usage, comme la monarde ou le souci. Ce jardin est aussi un lieu d’émerveillement face à une nature nouvelle et abondante, comme en témoigne cet écrit d’un voyageur français en 1704 :

La sève admirable des érables est telle qu’il n’y a point de limonade, d’eau de cerise qui ait si bon goût, ni breuvage au monde qui soit plus salutaire.

– Voyageur français anonyme, 1704

Jardin potager traditionnel avec rangées de légumes patrimoniaux et herbes médicinales

Concevoir un jardin inspiré de cette époque, c’est revenir à l’essentiel. Il s’agit de redécouvrir les légumes patrimoniaux (la gourgane, la citrouille de l’île d’Orléans), de recréer un carré de simples, et d’adopter des principes de compagnonnage comme celui des trois sœurs. C’est un hommage à l’ingéniosité et à la résilience de nos ancêtres, pour qui le jardin était le premier garde-manger et la première pharmacie.

Elsie Reford, la pionnière qui faisait fleurir l’impossible : les leçons des Jardins de Métis

Au milieu de ces grandes traditions collectives, une figure se détache par son audace et sa vision individuelle : Elsie Reford. Son œuvre, les Jardins de Métis, n’est pas le reflet d’une époque, mais le fruit d’une volonté de fer contre les éléments. Elle nous enseigne une leçon fondamentale : avec de l’ingéniosité, il est possible de transcender les contraintes du climat pour créer un paradis botanique là où personne ne le croyait possible. Son jardin n’est ni utilitaire, ni un symbole de statut social au sens classique ; c’est un laboratoire à ciel ouvert, une quête esthétique et scientifique personnelle.

L’histoire de son jardin est celle d’une détermination hors du commun. Son arrière-petit-fils, Alexander Reford, résume parfaitement son esprit pionnier en expliquant qu’elle a brisé les conventions de son temps. Il souligne dans La Presse qu’« elle a osé introduire des plantes de différents pays du monde sans se laisser freiner par les connaissances de l’époque qui estimaient certaines plantes trop fragiles pour notre climat ». Cette audace est la clé de sa réussite. Elle n’a pas accepté les limites, elle les a repoussées.

Étude de cas : L’innovation horticole aux Jardins de Métis

Pendant plus de 30 ans, de 1926 à 1958, Elsie Reford a métamorphosé une forêt d’épinettes et un camp de pêche en un sanctuaire botanique de renommée mondiale. Son génie a été de créer des microclimats. En utilisant des murs de pierre et des plantations denses d’épinettes comme brise-vent, elle a réussi à protéger ses plantations des vents froids du fleuve Saint-Laurent. C’est grâce à ces techniques qu’elle a pu acclimater des plantes jugées « impossibles » en Gaspésie, dont le fameux pavot bleu de l’Himalaya, devenu l’emblème des jardins. Aujourd’hui, ses carnets de jardinage constituent une base de données inestimable, et le site abrite quelque 3000 espèces et variétés de plantes.

La leçon d’Elsie Reford est intemporelle : l’observation attentive de son propre terrain et la création de microclimats sont des outils puissants pour tout jardinier québécois. Plutôt que de subir le climat, on peut apprendre à travailler avec lui, à le modeler à petite échelle pour élargir la palette de végétaux possibles. Son héritage nous invite à l’expérimentation et nous rappelle que le plus beau des jardins est souvent celui qui naît d’un rêve un peu fou.

À retenir

  • Le jardin québécois est un « miroir social » qui reflète les valeurs et aspirations de chaque époque (survie, statut, communauté, écologie).
  • Chaque style (Nouvelle-France, maison de rang, bungalow) possède un « ADN paysager » unique qu’il est possible de décoder.
  • Les figures pionnières comme Elsie Reford démontrent que l’innovation individuelle peut transcender les contraintes climatiques et créer un héritage durable.

Sur les traces des géants verts du Québec : découvrez notre riche héritage horticole

Explorer l’histoire des jardins québécois sur papier est une chose, mais marcher sur les traces de ces traditions en est une autre. Le Québec regorge de sites exceptionnels qui sont de véritables musées vivants de notre patrimoine horticole. Ces lieux ne sont pas seulement des collections de plantes ; ils sont les gardiens de notre mémoire collective, des endroits où l’on peut voir, sentir et toucher l’héritage laissé par les pionniers, les bourgeois, les communautés et les visionnaires. Le plus célèbre d’entre eux, le Jardin botanique de Montréal, reconnu comme lieu historique national, abrite à lui seul près de 22 000 espèces et cultivars de plantes, offrant un panorama complet de la diversité végétale mondiale adaptée à notre coin du monde.

Visiter ces jardins, c’est entreprendre une véritable archéologie horticole. On y observe l’évolution des styles, on y découvre des plantes patrimoniales et on y puise une inspiration infinie pour nos propres aménagements. Chaque site offre une perspective unique, que ce soit l’audace d’Elsie Reford à Métis, la splendeur des mosaïcultures du Parc Marie-Victorin ou la richesse des collections thématiques du Jardin botanique. Pour le passionné d’histoire et de patrimoine, organiser un périple à travers ces joyaux est la meilleure façon de connecter la théorie à la pratique et de comprendre concrètement l’ADN paysager du Québec.

Pour vous aider à planifier votre exploration, voici une feuille de route des incontournables qui vous permettra de toucher du doigt la richesse de cet héritage.

Votre plan d’action : Explorer l’héritage horticole du Québec

  1. Visiter les Jardins de Métis : Observez les microclimats créés par Elsie Reford et admirez les 3000 espèces, dont le légendaire pavot bleu de l’Himalaya.
  2. Explorer le Jardin botanique de Montréal : Parcourez les 30 jardins thématiques, des jardins de Chine au jardin alpin, pour une immersion dans la diversité botanique mondiale.
  3. Découvrir le Parc Marie-Victorin : Laissez-vous surprendre par les mosaïcultures géantes et explorez la serre tropicale pour un dépaysement garanti.
  4. S’émerveiller au Jardin Scullion : Explorez ce lauréat des Grands prix du tourisme québécois, reconnu pour ses aménagements paysagers grandioses dans un cadre naturel exceptionnel.
  5. Flâner au Jardin des Lilas de Bécancour : Au printemps, immergez-vous dans les parfums des quelque 70 variétés de lilas, un arbuste emblématique des jardins de nos grands-mères.

Chacune de ces visites est une leçon d’histoire, de botanique et de design. En suivant ce parcours, vous ne ferez pas que voir de beaux jardins ; vous apprendrez à lire les histoires qu’ils racontent, enrichissant ainsi votre propre pratique du jardinage.

En observant attentivement les jardins qui nous entourent, des plus humbles aux plus grandioses, nous ne faisons pas que contempler un paysage. Nous lisons des chapitres de notre propre histoire. Maintenant que vous avez les clés pour décoder ces indices verts, l’étape suivante est de regarder votre propre terrain, ou celui de vos voisins, avec ce nouveau regard d’ethnologue et de vous demander : quelle histoire raconte-t-il ?

Rédigé par Félix Roy, Félix Roy est un biologiste de la conservation et un consultant en aménagement paysager écologique. Depuis 10 ans, il se consacre à aider les citoyens à transformer leurs jardins en refuges pour la biodiversité locale.